Désarmement

Intervention de M. Idriss Jazaïry, Ambassadeur, Représentant permanent de l’Algérie à la Conférence du désarmement,Genève, 26 janvier 2010.

 

 

Monsieur le Président,

 

Comme c'est la première fois que je prends la parole, permettez-moi de vous féliciter chaleureusement pour la sagesse avec laquelle vous menez nos travaux au titre de la session 2010 de la Conférence du désarmement. Je puis vous assurer de la pleine coopération de ma délégation et de sa disponibilité à vous soutenir dans votre tâche.

 

Je salue aussi les autres membres du P6 pour 2010 et les engage à œuvrer solidairement au lancement effectif de nos travaux en 2010 comme nous avons tenté de le faire l’année dernière par la CD/1864.

 

Nous avons été profondément inspirés par l’Honorable Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, S. E le Dr Dipu Moni.

 

Nous avons également été encouragés par la déclaration de M. Sergio Duarte, Haut Représentant du Secrétaire général de l’ONU pour les affaires du désarmement, qui nous a annoncé des progrès de la négociation du traité sur la réduction des armes nucléaires entre les Etats-Unis et la Russie.

 

La CD ne saurait décevoir indument les espérances qui ont été soulevées au sein de la communauté internationale pour l’adoption de son programme de travail de 2009.

 

C’est la <<beauté>> de la Conférence  qu’il n’y ait pas de grands Etats et de petits Etats. Comme l’a souligné le Secrétaire général dans son message à la Conférence, 2010 pourrait être une année historique.    

 

L’Algérie, comme tous les autres membres de notre Conférence, est convaincue que la promotion des objectifs liés au désarmement nécessite la collaboration de tous. 

 

L’engagement fort envers le multilatéralisme nous permettrait certainement de fonder des bases solides pour la réalisation des objectifs que s’est fixées la communauté internationale en matière de désarmement. L’accord du 29 mai 2009 sur le programme de travail de notre Conférence en est d’ailleurs un exemple.      

 

Notre Conférence est appelée à jouer pleinement son rôle à travers des résultats consensuels auxquels elle devrait parvenir avec la participation de tous ses membres sans exclusion aucune. C’est la base sur laquelle notre instance a fonctionné depuis sa création.

 

Monsieur le Président,

 

Ma délégation se réjouit de l’adoption de l’ordre du jour de la session actuelle de la Conférence.

 

Dans ce contexte, ma délégation partage l’avis selon lequel l’ordre du jour présenté sous la cote CD/WP.556 ainsi que la Déclaration présidentielle y afférent, est suffisamment complet et souple pour couvrir toutes les questions liées au désarmement qui peuvent être abordées à la Conférence.

 

Notre Conférence doit saisir l’élan positif qui marque toujours fort heureusement l’environnement international en matière de désarmement pour reprendre pleinement son rôle dans la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde et la formulation de réponses commune efficaces aux défis que nous devons relever ensemble.

 

Pour cela, tous les membres devront travailler dans un esprit constructif et avoir la volonté politique de permettre à la Conférence du désarmement d’avancer sur les questions de substance.

 

Les difficultés que nous rencontrons dans l’adoption du  programme de travail sont dues au fait que l’acuité des préoccupations parfaitement légitimes de sécurité poussent à régler des points cruciaux avant même d’engager la négociation.  C’est ce qu’on appelle une négociation sur la négociation. Je suggère qu’on envisage d’ouvrir la négociation dans le cadre d’un nouveau programme de travail sans préalable et sans exclusive en reconnaissant l’existence des mécanismes de stabilisation dans le cadre de cette négociation qui assurent la prise en compte de la sécurité  de tous.

 

Certes, il serait important de garantir que les préoccupations de tous les Membres seraient prises en considération. Mais, il serait tout aussi important d’éviter que la capacité de la Conférence de produire des résultats substantiels ne soit davantage érodée.

 

La situation actuelle où un Etat non membre du Traité de non prolifération des armes nucléaires dispose de l’arme nucléaire crée un déséquilibre dans une région qui intéresse tous les Etats, j’entends par là le Moyen Orient, il faut donc appliquer la résolution de 1995 faisant du Moyen Orient une zone exempte d’armes nucléaires et assurer l’élimination des armes nucléaires qui existent actuellement au vu et au su de tous.

 

Monsieur le Président

 

Dans votre déclaration d’ouverture vous avez évoqué le consensus de l’année dernière sur la CD/1864. Vous avez également souligné que le but pour cette année est à commencer un travail de fond comme l’avait laissé espérer le consensus de 2009. Nous devons avoir un nouveau programme de travail qui allie les Etats et la société civile par le canal d’ONG impliquées dans les affaires du Désarmement. Il faut associer ces ONG de manière à les impliquer dans le processus engagé par les Nations Unies dans le cadre du Désarmement.

 

Je partage entièrement votre appréciation et vous assure de ma pleine coopération dans des discussions que vous engagerez pour atteindre cet objectif.        

 

 

Je vous remercie pour votre attention.