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DésarmementDéclaration de S.E.M Idriss Jazaïry à la réunion de 2010 des Etats parties à la Convention sur les Armes biologiques, Genève le 06 décembre 2010
Déclaration de M. Idriss Jazaïry, Ambassadeur, Représentant permanent
Réunion de 2010 des Etats parties à la Convention sur les Armes biologiques
Genève, 6 décembre 2010
M. le Président,
Je voudrais tout d’abord vous féliciter pour votre élection à la présidence des réunions des Etat parties à la Convention sur les armes biologiques de l’année 2010.
Je souhaiterais, également, exprimer notre appréciation à M. Richard Lennane, Chef de l’Unité de soutien à la mise en œuvre de la Convention sur les Armes biologiques et à son équipe pour la bonne préparation de nos travaux.
Ma délégation fait sienne la déclaration de Cuba au nom du Groupe des pays du Mouvement des Non-Alignés
Les progrès rapides des sciences de la vie, de la microbiologie et de leur application dans les diverses activités, leur caractère de double usage tout comme les facilités de communications et la perméabilité des frontières, conjugués au terrorisme rendent la menace des armes biologiques omniprésente. Dans un tel contexte, la Convention sur les Armes biologiques constitue le cadre normatif multilatéral approprié pour prévenir la prolifération des armes biologiques et les éliminer. Malgré ses insuffisances, elle constitue donc un élément fondamental pour la paix et la sécurité collective.
A cet égard, le plein respect de la Convention, la mise en œuvre intégrale et effective de ses dispositions et son universalité sont de nature à mettre l’humanité à l’abri de cette menace.
Le thème que nous sommes appelés à examiner porte sur la « fourniture d’une assistance et coordination avec les organisations compétentes, si un Etat partie en fait la demande, en cas d’allégation d’emploi d’armes biologiques ou à toxines, y compris pour l’amélioration des capacités nationales en matière de surveillance, de dépistage et de diagnostic des maladies, ainsi que l’amélioration des systèmes de santé publique ».
Il s’agit d’un thème important pour notre sécurité. Nos discussions lors de la réunion d’experts d’août dernier nous ont permis de progresser. Nous avons, en effet, dégagé des pistes pour accroitre l’état de préparation des Etats et des Organisations internationales face à de tels défis. Notre objectif était d’apporter rapidement, individuellement et collectivement, les réponses sécuritaires et sanitaires adéquates aux cas d’allégation d’emploi d’armes biologiques ciblant aussi bien les hommes, que les animaux et les végétaux. Nos délibérations ont mis en lumière l’importance de mettre en place un dispositif clarifiant les procédures de demande et de fourniture d’assistance. Elles ont egalement fait ressortir qu’une réponse efficace et prompte à de tels défis présuppose que les Etats et les Organisations internationales disposent d’une infrastructure adéquate. Il leur faut aussi pouvoir compter sur des moyens et des compétences humaines, techniques, scientifiques et matérielles appropriés. De tels moyens matériels et humains sont indispensables en matière de détection précoce, de diagnostique, de surveillance, de confinement de maladies, de traitement et d’enquête.
Cependant, comme le reconnait, à juste titre, votre document de synthèse, Monsieur le Président, il existe des inégalités en matière de développement et de préparation des Etats. Ces disparités concernent les capacités d’intervention en cas d’allégation d’emploi d’armes biologiques. D’où la nécessité de promouvoir la coopération internationale en vue d’aider les Etats, notamment des pays en développement à renforcer leurs capacités et à accroitre leur état de préparation pour réagir de manière efficace et précoce en cas d’allégation d’emploi d’armes biologiques.
C’est dans ce contexte que l’Algerie, à l’instar des pays du Mouvement des Non Alignés insiste sur l’importance du respect de l’article X de la Convention. Celui-ci dispose qu’il faut faciliter l’échange d'équipement, de matières et de renseignements scientifiques et techniques ayant un rapport avec l'emploi d'agents bactériologiques et de toxines. Il stipule aussi que ce faisant il faut éviter d’entraver le développement économique et technique des Etats.
Au-delà des aspects sécuritaires, la Convention a une dimension de solidarité et de coopération pour le développement socioéconomique qui, au demeurant, constitue le socle d’une paix durable.
Par ailleurs, il importe d’améliorer et d’actualiser le mécanisme d’enquête placé sous l’égide du Secrétaire général de l’ONU en vue de saisir l’évolution enregistrée dans le domaine de la biologie et la biotechnologie. En outre, les Organisations internationales compétentes telles que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Secrétariat de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) ont un rôle à jouer. Elles pourraient apporter, chacune conformément à son mandat respectif, une contribution appréciable en matière de fourniture et de coordination de l’assistance.
Monsieur le Président,
Nous partageons l’évaluation que vous avez faite lors de l’ouverture de la réunion d’experts le 23 août 2010. Nous souhaitons que notre réunion puisse réaffirmer concrètement la valeur de la Convention en tant qu’instrument de coopération aussi bien en matière de sécurité que de développement socioéconomique. Nous formulons le vœu que nos délibérations puissent parvenir à des positions communes en matière de fourniture d’assistance, de coordination et de renforcement des capacités de réaction des pays en développement en cas d’allégation d’emploi d’armes biologiques.
Le cycle des réunions intersessionnelles décidé par la 6ème Conférence d’examen nous a permis d’examiner certains aspects liés à la Convention et d’adopter des positions communes à leur égard. Il est vrai que nous avons eu, dans ce cadre, des échanges et des débats fructueux qui ont impliqué aussi bien les Etats, les Organisations internationales et d’autres parties prenantes. Cet exercice, ne devrait pas, cependant, constituer une fin en soi. Nous aspirons à transformer en engagements concrets les recommandations sur lesquelles nous sommes tombés d’accord. C’est la seule manière de donner un sens pratique à nos efforts.
Ces réunions ne constituent pas non plus une solution de rechange à l’impératif de renforcer la Convention par un mécanisme de vérification. Car l’absence d’un tel mécanisme a pour prix ce climat de méfiance, de peur et de crainte de la prolifération des armes biologiques. A la veille de la 7ème Conférence d’examen, nous émettons le vœu que les Etats parties puissent parvenir à un compromis pour favoriser la relance des négociations. Celles-ci devraient doter la Convention d’un mécanisme de vérification à même d’assurer le respect des obligations de non-prolifération. Les négociations doivent aussi promouvoir la coopération et les utilisations pacifiques des agents biologiques.
Je vous remercie.
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