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DésarmementIntervention de M. Idriss Jazaïry, à la Conférence du désarmement au cours du débat informel sur le point 1 et 2 de l’ordre du jour focalisé sur le FMCT organisé le 24 février 2009
Monsieur le Coordonateur, Comme c'est la première fois que je prends la parole au titre de ce débat, permettez-moi de vous féliciter pour la façon avec laquelle vous menez nos travaux et de vous assurer de la pleine coopération de ma délégation. Ce débat structuré organisé sous votre direction constitue un pas dans la bonne direction. Nous apprécions à sa juste valeur l'occasion qui nous est ainsi donnée de procéder à un échange de vues sur les composantes constitutives d'un futur Traité sur les matières fissiles destinées à la fabrication d'armes ou autres dispositifs explosifs nucléaires. Monsieur le Coordonateur, En 1993, l’Assemblée générale des Nations Unies a recommandé l’ouverture des négociations sur un « traité non discriminatoire, multilatéral et internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et autres dispositifs explosifs nucléaires ». Depuis le Rapport Shannon en 1995, aucun progrès notable n’a pu être enregistré jusqu’à maintenant au sein de Des questions ont été soulevées par certains pays s’agissant de la vérification en tant que moyen pour garantir le respect du traité. D’autres ont prêté une attention toute particulière à la portée et l’objet du traité. Tandis que les Etats nucléaires insistent pour que l’interdiction des matières fissiles conduise à l’arrêt de la production future seulement, les États non dotés de l’arme nucléaire estiment que le traité devrait être une mesure de désarmement, plutôt qu’une simple limite imposée aux stocks de matières fissiles actuels. Pour nous et comme pour d’autres pays, la négociation d'un traité universel, vérifiable et non discriminatoire d'interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires, correspond tout d’abord à un engagement politique pris en 1995 lors de la prorogation du traité de non-prolifération nucléaire. Il s’agit également de l’application de l’une des treize mesures concrètes que les États parties ont convenu en 2000 de prendre en vue d'honorer leurs engagements aux termes de l'article VI du traité de non prolifération nucléaire. Monsieur le Coordonateur, Comme cela a souvent été souligné, la négociation d'un traité en la matière constitue naturellement une étape sur la voie du désarmement nucléaire et du désarmement général et complet et nombreux sont actuellement les Etats membres qui estiment que ce thème est mûr pour la négociation. Des lueurs d’espoirs sont apparues pour la session 2009 dans ce sens à la faveur d’un nombre de déclarations faites récemment à l’extérieur de Ces déclarations appellent toutefois plus de précisions. Nous sommes particulièrement encouragés que les travaux jusqu’ici engagés au sein de notre instance au titre de l’année en cours aient confirmé encore une fois la volonté des Etats membres d’entamer des négociations sur ce traité. Je n'ai pas, en tous cas, entendu des propos qui attestent du contraire. Cela s’est confirmé lors de la première séance que vous avez consacrée à ce point et qui a été marquée par un regain d’intérêt manifesté par les délégations pour aller de l’avant sur la base du rapport Shannon et même sur la base de la proposition des cinq Ambassadeurs de 2003 dont l’Algérie faisait partie. Ceci dit, et comme tout le monde le sait, des divergences profondes séparent encore les vues des Etats membres sur les modalités de mise en œuvre du mandat de Ces divergences, nous devons tout naturellement en tenir dûment compte en ce qu’elles découlent le plus souvent de perceptions de sécurité nationale légitimes. Il n'en demeure pas moins que, devant les défis, anciens et nouveaux, auxquels la sécurité collective fait face, nous devons nous efforcer de transcender les limites nationales en la matière au profit d'une vision multilatéraliste plus ouverte et élargie prônant des solutions inclusives. Comme par le passé, mon pays ne ménagera aucun effort pour apporter sa contribution à la réalisation d'un consensus qui nous conduira à des résultats tangibles. En raison de la nature complexe de cette question, il y aurait lieu, à notre avis, d'agir sur plusieurs fronts, dans le cadre d’un package de compromis axé autour des quatre questions-clés et dans lequel tous les Etats se retrouveraient sans que leur sécurité ne soit diminuée. Ce package pourrait inclure de nouvelles initiatives de la part des puissances nucléaires qui rendraient le monde plus sûr et conduiraient à terme vers l'élimination des armes nucléaires. L’entrée en vigueur rapide du TICE, la poursuite du désarmement bilatéral, la poursuite de moratoires sur la production des matières fissiles, l’acceptation des vérifications des arsenaux, la levée de la mise en état d'alerte des armes nucléaires, la réaffirmation du principe de non premier usage en relation avec le renforcement des assurances de sécurité sont, à notre avis, autant de mesures qui faciliteraient le travail de Ce traité, nous le voulons non-discriminatoire, universel, équilibré et efficace. Nous pensons que la problématique des stocks de matières fissiles comme d’autres questions complexes telles que les définitions et les objectifs devraient pouvoir être abordées au cours des négociations. Notre Conférence devrait saisir l’élan qui marque actuellement cette question pour reprendre pleinement son rôle dans la promotion de la paix et de la sécurité de notre monde et la formulation de réponses commune efficaces aux défis que nous devons relever ensemble. Pour cela, tous les Etats, en particulier ceux directement concernés, devront travailler dans un esprit constructif et s'investir politiquement pour permettre à Monsieur le Coordonateur, je vous remercie de votre aimable attention.
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